ASE, nid à perversion?

Publié le 2 Janvier 2021

De nombreuses enquêtes journalistiques et policières en France mettent en lumière les dérives et dysfonctionnements graves de l'ASE, institution abusant visiblement à la fois des enfants et des parents, mais aussi de l'Etat qui finance les départements qui financent eux-mêmes des associations indépendantes rarement contrôlées et au fonctionnement parfois obscur.

Violences des éducateurs envers les mineurs qu'ils ont en charge, enfants placés livrés à eux mêmes dans les hôtels, pédo "prostitution", violences sexuelles, trafic de drogue, placements abusifs, mesures éducatives coercitives, jeunes majeurs placés à la rue dès le jour de leur 18ème anniversaire...

Mafia, business? 

Le docteur en sociologie Alain Tarrius, membre de différents laboratoires CNRS et professeur émérite des Universités ayant enquêté sur les réseaux de prostitution liés au trafic de drogue dans le département 66 parle même de mafia alors que les parents emploient souvent d'autres termes, comme les SS, ou l'Inquisition. Je recommande vivement la lecture de ses ouvrages, pour comprendre à quel point le clientélisme politique local a conduit l'extrême droite au pouvoir, coin où des enfants étaient soustraits à leurs familles naturelles afin de générer un revenu à d'autres familles liées à la drogue, elles. Dans son ouvrage "La mondialisation criminelle", il en touche deux mots, et évoque notamment des psychiatres spécialement mandatés pour fausser les expertises dans ces affaires criminelles. Oui oui, vous avez bien lu, enfants de l'ASE alimentant des réseaux de pédo "prostitution". Et il y en a un peu partout en France, liens à considérer en fin d'article. J'ai moi-même porté plainte contre l'ADSEA du Département voisin, le 11 (je vis à cheval entre les deux départements) pour mise en danger de mes filles en 2019, et depuis, effectivement, de l'eau a coulé sous les ponts car ce service est complètement ébranlé par des problématiques de management graves conduisant à de l'incompétence notoire des éducateurs, conflits d'ego et rapports de dominations relativement violents, 800 000€ de déficit selon ce qu'en dit la Dépêche, et je subis de nombreuses pressions, mais eux aussi. Après un placement de mes filles 8 mois faisant suite à des violences sectaires physiques et psychologiques. Puis internée de force en psychiatrie. Puis SDF. En 2012. Une longue histoire. Ils cherchent d'ailleurs, l'ADSEA11, un nouveau directeur, 50/70K€ de salaire fort tout de même! Beaucoup d'interprétations en fonction de leur culture personnelle au sein de ces milieux, pas suffisamment d'analyse et des rapports parfois incomplets voir calomnieux qui mettent en péril les enfants. Car oui, c'est souvent sur la base des rapports de ces mêmes éducateurs que les enfants sont placés, les mesures levées ou renouvelées. Il suffit d'une incompatibilité d'humeur ou d'un choc de culture pour tout faire basculer à votre désavantage, même si vous avez la loi avec vous et la conscience tranquille, ce qui est absolument inacceptable. D'autant qu'ils fonctionnent beaucoup à la flatterie. Ceci dit, il y a aussi de nombreux enfants maltraités qui doivent être protégés de leurs parents, donc s'il y avait moins de placements et  de mesures abusives et plus d'éthique dans ces métiers, l'argent de l'ASE leur reviendrait directement, ce qui n'est visiblement souvent pas le cas. Car oui, en France, un enfant subit un viol toutes les heures, et meurt sous les coups de ses parents tous les 5 jours. Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint ou ex et est victime d'un viol toutes les 7 minutes, toujours en France.

Il n'est pas non plus rare d'apprendre que les enfants placés sont parfois maltraités et abusés sexuellement ou psychiquement au sein de leurs familles d'accueil aussi -ce qui fut le cas de l'une des miennes dont la famille d'accueil se faisait appeler "papa-maman", alors que, placée à ses 18 mois suite au déclenchement de mon stress post-traumatique mon ex me harcelant, l'AOGPE ne m'avait pas permis de les voir pendant 4 mois et que j'étais hospitalisée puis SDF toujours à cause de leur père et que lui partait avec elles le WE, sans que personne ne prenne mes plaintes-, étant donné qu'il y a peu de communication entre départements, un assistant familial n'aura qu'à déménager afin de ne plus être inquiété. Or, un enfant placé en famille d'accueil représente environ 1200 € de revenus par mois à l'assistant familial, qui a souvent plusieurs agréments d'accueil. Ce que je trouve tout à fait scandaleux au regard du fait que 8O% des enfants placés sont issus de familles pauvres et pas maltraitantes, et que 50 % des placements seraient abusifs, selon l'IGAS, comme le souligne ce syndicat de familles d'accueil. Or les femmes et les enfants victimes de violence rencontrent des difficultés à être entendus par les forces de l'ordre, qui minimisent ou qui ne prennent carrément pas les plaintes, ce qui donne de mauvais indicateurs sur les niveaux de violence subis individuellement et collectivement aux magistrats ainsi qu'aux procureurs. Le cas Frédérik Limol, survivialiste, conspirationniste, cadre sup armé et violent, catholique intégriste, certainement à rapprocher des suprémacistes blancs américains (boogaloo boys), en est un exemple concret : si les personnels éducatifs ainsi que les forces de l'ordre (les deux grandes muettes) avaient réellement fait leur travail, écouté et protégé la mère de sa fille, ils n'auraient pas perdu certains de leurs coéquipiers, car elle avait déposé plusieurs plaintes et avait fait de nombreux signalements évoquant sa dangerosité. Je suis dans le même cas, des années de harcèlement et un déni de justice particulièrement inquiétant au regard de la mise en danger volontaire de mes deux filles, qui vivent avec moi, avec évidemment un ex qui a ce genre de croyances, mais plutôt féru, lui du mensonge, de la manipulation et du sadisme comme torture. Cependant, il s'agit bien les concernant, à mon sens, d'emprise mentale sur leur personne au regard de leur radicalisation, donc le drame était prévisible : j'ai même été accompagnée par Infosecte Aquitaine qui a attesté de ses croyances sectaires ainsi que de sa potentielle dangerosité pour mes filles, rien n'y fait, les éducs n'entendent pas. Il y a moins de tapage quand ce sont des enfants et des femmes qui meurent, il est justement là le problème, car ce sont souvent eux les premières cibles de la violence patriarcale. 

Par ailleurs Maître Michel Amas, avocat au barreau de Marseille, insiste sur l'aspect abusif de plus en plus de placements d'enfants, notamment de femmes victimes de violences conjugales ou de parents d'enfants autistes, et s'inquiète du peu de cas qui est fait par les services de l'ASE des droits ainsi que des libertés fondamentales des uns comme des autres. Il explique son combat pour défendre ces parents dans une entrevue, ici. Il a créé un projet de loi à cet effet et a mobilisé des femmes et hommes politiques de tous bords. 

La voix du peuple?

Lyes Louffok, militant et ancien enfant placé révèle aussi de nombreux dysfonctionnements, abus et maltraitances graves de l'ASE, et son témoignage ainsi que ses différentes interventions sont tout à fait édifiants. La députée Perrine Goulet, ancienne enfant placée elle aussi a fait de son parcours pareillement un combat, afin de visibiliser ces exactions d'un autre temps, et de lever l'omerta. De nombreux scandales éclatent ici et là en Europe aussi comme en Angleterre où il y aurait de plus en plus d'enfants placés abusivement dès la naissance, ou en Italie avec le scandale Bibbiano, certes récupéré médiatiquement pas Salvini mais non contestable dans le fond, malgré des proportions plus modeste. Il s'agit d'affaires d'abus sexuels sur mineurs volés à leurs familles afin d'être placés dans d'autres et impliquant hommes politiques, travailleurs sociaux, médecins, psychologues etc. Je vous invite à croiser la presse italienne à ce sujet, autant celle de droite que de gauche pour vous faire une idée. Pareil en Allemagne avec le "projet Kentler" qui visait à placer des enfants carrément chez des ... pédophiles. Par le passé, de telles exactions sur les enfants et les familles furent commises à des fins de mise sous emprise politique ou religieuse, je pense par exemple aux bébés volés sous Franco et pendant les dictatures Argentines, aux enfants Réunionnais "déplacés" afin de repeupler la Creuse, aux enfants autochtones disparus du Canada, au trafic d'enfants en Inde par des institutions catholiques, aux femmes internées dans des congrégations religieuses en Irlande auxquelles les enfants étaient volés, pus tués, à la politique nataliste de Ceausescu etc (n'hésitez pas à me laisser en commentaires vos autres pistes).

Et en ce moment même, on parle aussi de voleurs de bébés au Kénya : https://www.courrierinternational.com/article/enquete-voleurs-de-bebes-un-reportage-de-la-bbc-sur-le-trafic-denfants-choque-le-kenya

Violences institutionnelles et nid à perversion.

La difficulté est de distinguer les violences institutionnelles qui sont systémiques et la perversion qui se niche au sein de ces milieux où les maltraitances et les abus ne sont pas suffisamment sanctionnés. Les enquêtes démontrent que de nombreux personnels éducatifs ne sont pas formés, ni professionnels, faute de prendre le temps de choisir des profils adaptés car l'ambiance délétère ne permet pas aux êtres sains de faire leur travail correctement et de rester en poste, voir d'évoluer. Faute de moyens, au regard de tout ce que rapportent les enfants placés et sous mesures dites éducatives, j'en doute : permettre aux CIDFF par exemple de proposer aux familles des activités culturelles, artistiques ou sportives pour les enfants (financement de licences sportives, d'écoles d'arts plastiques, de musique, d'abonnements au théâtre, au cinéma etc : ce que ne fait pas l'ASE et qui représente pourtant un appui éducatif essentiel !!!) plutôt que de mettre des mesures éducatives dans des familles aux revenus modestes qui n'ont pas besoin d'accompagnement éducationnel de la part de services extrêmement intrusifs, dysfonctionnants et maltraitants serait une idée par exemple. Autre idée, permettre aux mères célibataires de vivre à minima au niveau du seuil de pauvreté plutôt que de placer leurs enfants si elles ne bouclent pas leur mois car vivant bien en dessous de ce dit seuil. Pour finir, ce n'est pas aux éducateurs de faire tiers dans les "conflits parentaux" car visiblement, ils ne savent guère faire la différence entre conflit et violence, et n'en ont donc pas les compétences : les violences conjugales et post-séparatoires relèvent du pénal. 

Moins de placements, moins d'argent aux assos, plus d'argent aux parents ... afin de leur permettre d'élever leurs enfants dignement. 

Le Gouvernement qui n'est certes pas à encenser à tous points de vue, a quand même mis en place des mesures afin de faire évoluer la situation des enfants : encadrement de l'accès au porno pour les jeunes, loi sur le revenge porn, groupe de travail sur la pédo-prostitution, loi sur les violences éducatives ordinaires, inscription sur un fichier pour les pédocriminels avec consultation systématique des employeurs publics pour une embauche, actions contre le harcèlement scolaire, sous l'égide d'Adrien Taquet, Macron avait même proposé un âge minimum de consentement à 15 ans ... le problème est donc ce qu'il se passe sur le terrain, et l'application des lois, à défaut de pouvoir compter sur la bienveillance et le bon sens. Il faudrait peut être une cellule de recueil des témoignages de maltraitances, et des psys indépendants spécialement dédiés par la médecine du travail ou du CIDFF par exemple. Cela fait une quinzaine d'années que j'enquête, suite à du harcèlement en entreprise, sur certaines "méthodes" introduites en vente, achat, management, communication, séduction etc. Ce sont en réalité des techniques de manipulation, d'abus mental, visant à abolir le consentement afin de détruire une cible ou de la mettre sous emprise, et cela explique à mon sens la vague de perversion dite narcissique, car ces comportements mimétiques sont extrêmement contagieux à cause du sentiment de pouvoir qu'ils génèrent. Or dans certains corps d'activité il y a semble-t'il plus de personnalités toxiques, le néolibéraisme ainsi que le capitalisme ayant complètement détruit la stabilité de la structure sociale de notre Société. Mais je pense que ces techniques ne sont pas anodines ni arrivées ici et là par hasard, de la même façon que la formation des travailleurs sociaux doit être améliorée pour plus d'éthique et de bienveillance afin qu'elle profite réellement aux enfants.

Dans ce contexte particulièrement alarmant, personne ne sera donc surpris que la Cour des Comptes ait conclu que la Protection de l'Enfance n'est pas en phase avec les besoins des enfants...

 

Cassandre, d'Evelyn de Morgan

 

 

Avec sororité, Ave Μνημοσύνη!

 

Pour aller plus loin : 

 

 

 

 

Rédigé par Cicne&Ròsa

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S
Bonjour, c'est génial merci ;) au plaisir de vous voir.
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