Et toi, ménagère de moins de cinquante ans, tu as tué la fée du logis ?

Publié le 13 Mars 2017

"Virginia Woolf avait raison : « Tuer la fée du foyer reste le premier devoir d’une femme qui veut écrire. » Si j’osais ! Mais les fées du foyer ont la vie dure, et dans mon cas, il faudrait tuer dans la foulée la mère et la grand-mère ! Woolf a sous-estimé le problème : elle n’avait pas d’enfants et Beauvoir non plus. Il aurait fallu me prévenir il y a très longtemps." Benoite Groult, "Mon Evasion".
 
Pari relevé, suite à grève de ménage (et de sexe) en réaction à violences conjugales physiques et psychologiques, certes il y a quelques années, mais comme l'affaire n'est toujours pas réglée....prenez-en de la graine. C'est dingue hein, mais j'ai discuté avec deux femmes aujourd'hui, maniaques du ménage. Je me sens toujours comme une moins que rien face aux maniaques du ménage, ils/elles te font les gros yeux et t'évaluent à ta capacité à astiquer, quoi que tu fasses à côté. Ma mère et ma grand-mère étaient femmes de ménage. Comme si la valeur des femmes était fonction de la façon dont elles tiennent "leur" maison (en demande-t'on autant à ces messieurs?), ces "bonnes ménagères". Et en plus le patriarcat te fait croire que c'est honorifique, de t’acquitter avec coeur de ces corvées qui font de toi une esclave.
 
 
Je ne suis la boniche de personne, pas même de mes filles. Chez moi c'est le strict minimum, je sais faire hein, parfaitement même, mais je préfère ... faire autre chose. La révolution, peindre, écrire, écouter de la musique, penser la société, le féminisme, me battre pour mes droits, ceux de mes filles, rêver, méditer. Faire des dreamcatchers, des bijoux, trouver l'inspiration, bâtir un monde plus égalitaire, plus juste. Donc deux fois aujourd'hui "on" me ramène au ménage et je tombe -encore- sur ma chère Benoîte Groulte, découverte alors que j'étais enfermée en psychiatrie, dans la bibliothèque de l'hôpital : "Ainsi soit-elle" que je recommande à toutes. Elle me sauve, 2 fois ! Car à ma première lecture, j'ai compris que ce n'était pas moi qui n'allait pas, mais le monde qui me traitait mal.
 

Cela va sembler exagéré à certain.e.s mais non, vraiment, je ne reviendrai pas sur ce point, et ce n'est pas une simple provocation extrémiste : je préfère rester seule que me taper tout toute seule pendant que chouchou écrit/lit/regarde un match de foot/rêvasse/va au café. Et je pense que Najet, il y a peu, l'a compris quand je lui ai expliqué que moi mon trip, c'était l'égalité, moit-moit, que je voulais TOUT partager, même les affaires domestiques. Elle voulait me présenter l'un de ses fils semble-t'il mais elle m'a avoué qu'à la maison ils ne faisaient rien du tout, qu'ils ne l'aidaient pas, ces garnements. Alors quand elle m'a demandé pourquoi je n'avais pas refait ma vie, je lui ai dit que c'est parce que je ne supportais plus les hommes. Promis la prochaine fois je répondrais que c'est parce que je n'ai pas trouvé l'amour que je cherche ;-)

 

C'est vrai quoI, si je préfère balancer des sorts de bannissement ou envoyer de bonnes ondes, à la place?

 

 

Avec sororité,

Rédigé par Cicne&Ròsa

Publié dans #Féminisme, #Société

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